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INTERVIEW EN INTEGRALITE de Vincent BADIOU, président de Ghandis , dans le magasine des personnes comme tout le monde "handicap'infos"
paru en Octobre 2014
Il s’agit pour vous, de nous dire quel regard vous portez sur le handicap dans la société d’aujourd’hui ?
Le handicap s'inscrit dans un rapport entre une personne et son environnement. En effet, aujourd'hui, le handicap n'est plus défini par une réalité médicale individuelle mais par une réalité sociale : lorsqu'une structure sociale est inappropriée à l'accueil d'une personne dont une ou plusieurs fonctions sont altérées, celle-ci se trouvera dans une situation de handicap. A partir du moment où la société prend en charge l'adaptation et l'accessibilité de ses structures à cette personne, la situation de handicap est levée.
C'est la loi du 11 Février 2005 qui redéfinit ainsi la notion de handicap : « Art. L. 114. - Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »
Cette définition est fondamentale : il ne s'agit plus alors "d'aider les personnes concernées" mais de considérer qu'étant tous égaux bien que différents, nous bénéficions des mêmes droits, dont l'accès doit être garanti par la société. C'est alors à elle de mettre en oeuvre les moyens pour garantir cet accès, afin que chacun puisse jouir pleinement de son statut de citoyen.
Que pensez-vous de la place qui lui est accordée, de sa prise en charge, ou plus largement de ce qui est fait pour aider les personnes concernées. En fait-on assez, pas assez ? Que regrettez-vous le plus à ce sujet ?
C'est donc en tant que citoyen sourd que je réponds à vos questions, non en tant que personne handicapée. Lorsque je me retrouve moi-même en situation de handicap, c'est non du fait de ma surdité (qui ne me pose aucun problème), mais c'est du fait d'une mauvaise adéquation de mon environnement avec ma réalité perceptive et langagière (absence d'une interprète LSF/Français au cours d'une conférence, par exemple). De la même façon, quelqu'un cherchant à communiquer avec une personne sourde pratiquant la LSF se trouvera en situation de handicap s'il ne la maîtrise pas lui même !
La société française d'aujourd'hui, malgré les évolutions législatives, reste encore convaincue que c'est en gommant la déficience que la situation de handicap pourra être levée. Le milieu médical s'est donc emparé de la question de la surdité pour tenter de réhabiliter l'audition et la parole orale afin de favoriser l'intégration des personnes sourdes à la société majoritairement entendante. Cette intention, certes utile, a malheureusement omis de questionner la possibilité, complémentaire et nécessaire, d'adapter la société à l'organisation perceptive particulière de ses personnes en soutenant, par exemple, le développement de la Langue des Signes Française, à l'école et à tous les autres niveaux de la société. Cette langue, existant depuis des siècles, permet pourtant à bon nombre de personnes sourdes de communiquer sans effort de façon naturelle et spontanée ; elle leur permet, lorsqu'elle est proposée, d'avoir accès à toutes les sources d'informations quelles qu'elles soient. Or, elle est aujourd'hui peu voire pas du tout proposée, ce qui a pour conséquence que la population sourde signante, pourtant composée de citoyens, ne peut accéder à ses droits de la même façon que le reste de la population. Ainsi, lors des dernières élections municipales de la ville de Montpellier, certains meetings n'étaient pas du tout accessibles faute d'interprètes. Pire, les débats télévisés transmis par France 3 Languedoc-Roussillon ne l'étaient pas non plus alors que plusieurs citoyens se sont battus auparavant en contactant la chaîne télévisée ainsi que les élus pour demander l'accessibilité de ce débat...en vain...
Il est regrettable qu'une partie des citoyens, dont le devoir est d'élire ses représentants, ne puisse pas effectuer son choix en toute connaissance de cause et participer à la vie politique de la cité au même titre que les autres.
Le problème n'est pas seulement politique mais à tous les niveaux comme les actes de la vie quotidienne : l'école, les lieux administratifs tels que la CAF, la CPAM... L'hôtel de ville de Montpellier, la préfecture de l'Hérault, l'hôtel du Département (l'Hérault) sans oublier celui de la Région qui sont des lieux publics qui ne possèdent pas un accueil adapté aux sourds, il en est de même pour leurs sites internet (à part la Ville de Montpellier qui a commencé ày travailler)...
La seule prise en charge médicale ne suffit pas à lever la situation de handicap d'autant plus pour personnes sourdes profondes de naissance. Il est urgent que la société prenne acte de cette réalité et fasse évoluer les choses. Certains pays ont depuis longtemps intégré la Langue des Signes au projet d'éducation des enfants sourds et promeuvent son utilisation dans l'espace public. Qu'attendons-nous pour s'inspirer de ces politiques ?
En fait-on assez, pas assez ?
Au niveau médical c'est assez mais au niveau social, culturel, éducatif... c'est loin d'être suffisant si on compare avec d'autres pays comme les USA ou les pays nordiques. Trouvez-vous normal que je paye des impôts alors que je ne peux pas participer aux nombreux événements organisés par les collectivités locales ? Exemple : participer à l'Agora du savoir, regarder les spectacles au Domaine d'O... non ! Impossible faute d'interprètes. Il y a encore beaucoup de travail à faire ! Et cela doit se faire avec la communauté Sourde et non pour elle, car les sourds sont eux-mêmes des experts de la surdité.
Que regrettez-vous le plus à ce sujet ?
L'absence de travail entre les collectivités locales et les associations de sourds. Rien que sur Montpellier, il existe 12 associations de sourds et la plupart se sentent délaissées. Il n'y a pas de réel travail de collaboration. Pour que les choses évoluent, il est nécessaire de travailler ensemble en intégrant pleinement les sourds à la réflexion autour des questions liées à l'accessibilité ; en effet, ils sont les mieux placés pour savoir de quoi ils ont besoin.
Comment vivez-vous votre surdité dans votre vie professionnelle ? Votre vie tout court ?
J'ai la chance de travailler dans un environnement où une partie du personnel sait signer, cela favorise les échanges et l'intégration dans l'équipe et permet d'éviter l'isolement.
Dans ma vie, je suis fier d'être sourd, je n'ai pas honte mais je ne supporte pas cette société qui nous définit comme des handicapés... je souhaite que ce regard change et il y a un énorme travail de sensibilisation à faire dans les lieux scolaires, professionnels... je suis avant tout un citoyen et je fais partie d'une "minorité linguistique". Pour moi, il s'agit d'une problématique liée à la langue.
Quel est votre métier ?
Avant j'étais éducateur spécialisé et j'ai évolué vers le métier de professeur de LSF ( Langue des Signes Française)
Etes-vous né avec cette surdité ? Comment cela s’est passé dans votre parcours scolaire ?
Je suis sourd depuis ma naissance. J'ai eu un parcours scolaire à la "sauvage" c'est à dire seul au milieu d'une classe d'entendants (je viens de l'Auvergne et il existait peu de classes bilingues où sourds et entendants sont mélangés. Actuellement, en France, il en existe à peine une dizaine ! ). J'ai réussi mais à quel prix ?! A la place des activités ludiques, j'ai eu droit aux séances d’orthophonie, au travail supplémentaire de recherches à faire à la maison vu que je n'avais pas tout compris en classe, au déchiffrage des prises de notes de mes camarades...et à la fatigue après une longue journée de lecture labiale pour comprendre mes professeurs...Certes, j'ai réussi mais personnellement, je ne souhaite pas la même chose pour mes enfants car c'est assez difficile. Je trouve cela inhumain de demander de tels efforts à un enfant pour s'intégrer dans la société alors que c'est à elle de faire en sorte que l'enfant puisse s'intégrer sans difficultés.
Faites-vous du sport ? Avez-vous un hobby ? Et la musique, avez-vous un moyen pour l’expérimenter ?
Personnellement, je fais peu de sport mais il existe en France de nombreuses associations sportives de sourds. On peut faire tous les sports et heureusement ! La seule chose qu'on ne peut pas faire, c'est entendre ! (Sauf si on porte un appareillage mais ce n'est pas le cas pour tous)
Mon hobby, c'est les voyages. Malgré la barrière langagière à laquelle nous sommes souvent confrontés, les sourds sont doués pour les voyages et pour communiquer avec les étrangers !
La musique je n'en éprouve pas le besoin, pour moi, le plus important c'est de pouvoir communiquer ! La LSF me permet d'exister ! Je fais partie d'une communauté qui a une Histoire, une Culture, une Identité que beaucoup ignorent. Toutefois, nous pouvons ressentir la musique grâce aux vibrations.
Vous gérez une association (GHANDIS) L’avez-vous créée ? Pourquoi ? Qu’y faites vous ? Qu’est-ce que cet engagement vous apporte ?
Oui, je suis président de l'association Ghandis que j'ai crée en 2008. Ghandis est une association ouverte à toutes personnes portant un intérêt à la Langue des Signes Française et à la communauté Sourde, c’ est à dire, tout ce qui concerne la langue, la culture, l’identité....sourde.
Notre association organise des événements comme des conférences, des actions culturelles, interventions diverses... dans le but de promouvoir la Langue des Signes Française, mais aussi de lutter contre les discriminations qui peuvent toucher la communauté Sourde comme l’audisme, l’homophobie.
Cette absence d'accessibilité, ce sentiment de "sous-citoyenneté", les situations où les droits des sourds sont bafoués... tout cela provoque en moi le militantisme. C'est pour cela que je me suis engagé à me battre et à être entendu afin que notre communauté ait une réelle place dans la société actuelle. N'oublions pas que c'est la société qui exclut les sourds; les élus politiques doivent réagir et travailler avec notre communauté pour y remédier.